Édition en Langues Étrangères: Sommaire /-/ La Voce 33


 Elections régionales 2010

 Article de La Voce n. 33, novembre 2009

 Les Comités du Parti doivent immédiatement commencer la construction de listes de Bloc Populaire et se préparer à mener des opérations tactiques pendant les élections!

 

 Assez de sectarisme :

"Seulement ceux qui n'ont pas confiance en eux-même, ne lient pas des alliances temporaires avec des éléments incertains" (Lénine, Que faire? Chap. 1c)

 

Le gouvernement de la bande Berlusconi a annoncé pour les prochains 28 et 29 Mars les élections régionales (dans la plupart des régions: Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Emilie-Romagne, Toscane, Ombrie, Marches, Latium, Campanie, Pouilles, Basilicate et Calabre: 47 millions de personnes sur 60), provinciales (provinces sardes et L'Aquila) et municipales (un millier de municipalités, y comprise Venise). Toutes les régions de la République Pontificale [le (n)PCI considère l'Italie comme une république oligarchique de la grande bourgeoisie chapotée par le Vatican, NDLR] seront impliquées dans les campagnes électorales de quelque nature, même si certaines comme le Frioul seulement marginalement.

À moins que la crise politique ne se précipite de manière traumatique, il est probable que les élections aient effectivement lieu. Dans tous les cas il convient que le Parti prépare immédiatement la campagne électorale. Parallèlement à la lutte pour l'emploi (Pour tous les adultes un travail décent ! Aucune entreprise ne doit être fermée ! Aucun travailleur ne doit être licencié !), à la lutte pour  les salaires et les conventions collectives de travail nationales, à la lutte contre les escadrons fascistes et racistes et aux luttes pour la protection de l'environnement et la préservation du territoire, aux luttes de résistance, la préparation de la campagne devient dans tous les cas un des moyens de créer les trois conditions pour la formation d'un gouvernement populaire d'urgence, un gouvernement de Bloc Populaire, par opposition au gouvernement d'urgence que la phase terminale de la crise générale pousse la droite bourgeoise à former.

 

La bourgeoisie et ceux qui subissent sa direction idéologique utiliseront la campagne électorale, comme ils utilisent désormais les prévisions de la crise économique, les discussions sur les combinaisons politiques entre les groupes et les partis, les scandales, l'annonce des mesures de lutte contre la crise et d’amortisseurs sociaux. Ils les utiliseront pour empêcher que l'attention des masses populaires ne se concentre sur la crise générale, pour la distraire et la détourner vers telle ou telle mesure de ce gouvernement de criminels, de racistes et de spéculateurs qui dirige la République Pontificale, pour détourner les attentes des masses populaires vers la composition des nouveaux conseils au niveau régional, provincial ou municipal. Comme si ceux-ci pouvaient être une solution aux problèmes réels. Déjà la bourgeoisie sonne le tocsin sur tous les tons que la crise est en voie de solution, la reprise est en cours. Elle cite les opinions des "experts" et les indices des instituts "d'étude de la conjoncture", "d'étude de la situation économique". Mais il suffit de regarder autour de soi pour voir que continuent l'élimination des emplois, la diminution des heures de travail, la réduction des gains pour les travailleurs indépendants ; au mieux, augmentent les suppléments de salaire et autres "amortisseurs sociaux" : c'est étrangler l'oie sans la faire crier.

Les droits, les salaires et le pouvoir d'achat, les conditions de vie des masses populaires (des travailleurs salariés et des travailleurs indépendants) sont réduits de milles façons. Au nom de la crise, la bourgeoisie aggrave la pollution de l'environnement, le pillage du territoire, le mauvais traitement des déchets et les risques de "catastrophes naturelles" (construction de centrales nucléaires, grands et inutiles travaux publics), tandis que la dégradation hydrogéologique se poursuit et les travaux de protection du territoire et d'assainissement de l'environnement sont réduits. Ceci est la réalité de la crise, pas l'avis des experts, ni les indices des soi-disant "instituts de recherche". Les paroles n'effacent pas les faits : elles servent à confondre notre conscience, pour détourner l'attention, pour ralentir la mobilisation. L'utilité et la capacité de ces experts et de ces instituts de recherche, nous les avons vues ces dernières années, quand il s'agissait de donner l'alerte à propos de l'effondrement économique et de la catastrophe environnementale qui venaient et d’expliquer les mesures pour les prévenir ! Brouiller les cartes et détourner l'attention de l’objectif principal de la lutte des classes à ce stade : tel est l'objectif de la bourgeoisie dans la campagne électorale. Voici le principal contenu que la bourgeoisie et le Vatican vont donner à cette campagne électorale, en plus des conflits d’intérêts chroniques et naturels pour ce regime, conflits d’individus et de groupes pour s'enrichir, accroître leur pouvoir et faire carrière: des  conflits que la crise générale rend plus aigus et plus violents.

 

Celui qui subit la direction idéologique de la bourgeoisie et du Vatican, est à leur remorque même dans la campagne électorale. En première instance nous devons négliger les intentions, le rôle et les possibilités de réussite des individus et des groupes idéologiquement esclaves de la bourgeoisie et de la République Pontificale. C'est le cas d’une grande partie de la gauche bourgeoise, y compris PRC et PDCI dans leur majeure partie et  la droite des syndicats du regime. Au mieux, ces personnes croient que si elles réussissent avec les élections à glisser de leurs représentants élus dans les institutions du régime, les choses peuvent changer. D'où leur préoccupation de trouver la combinaison, le candidat ou le mot d'ordre le plus attrayant pour les électeurs. D'où la politique politicienne qui pollue une grande partie de ce qui reste de la gauche bourgeoise.

 

Celui qui s'oppose au gouvernement de la bande Berlusconi et revendique des mesures favorables aux masses populaires, mais n'est pas encore engagé dans le combat pour instaurer le socialisme, qui n'est toujours pas convaincu que faire de l'Italie un nouveau pays socialiste est nécessaire pour sortir de la crise et possible, qui est , au fond, électoraliste, celui-ci croit et craint que les élections avec la victoire d'un parti bourgeois plutôt qu'un autre, ouvrent véritablement à la bourgeoisie et au Vatican un moyen de sortir de l’impasse ; celui-ci voit donc les élections comme un danger, comme le risque d'une nouvelle illusion et du d'une diversion pour les masses populaires ; celui-ci a peur donc des élections, de la campagne électorale et du travail que les communistes peuvent faire à travers les institutions du régime, il a peur de pénétrer dans le théâtre de la politique bourgeoise, il ne voit que des risques dans la mobilisation des masses pour pénétrer dans le théâtre et dans les luttes de la politique bourgeoise, il a peur d'intervenir dans la lutte politique bourgeoise.

Il tend à laisser la bourgeoisie faire tranquillement ses combinaisons, ses machinations, ses affaires, ses détournements et ses opérations dilatoires, déployer tranquillement toutes ses ressources pour semer des illusions et des annonces et aller de l'avant. Il déverse toutes ses énergies dans des luttes revendicatives, dans les protestations, dans les dénonciations. Sans tenir compte du fait que les revendications, les protestations et les dénonciations, sans un débouché politique réaliste,  sans une solution politique, tôt ou tard cèdent la place au découragement, à la résignation, à l'adaptation à vivre à un niveau inférieur (il n'y a pas de limite au pire !), à l'abrutissement de la survie ou de la  réussite individuelle, à la mobilisation réactionnaire des masses populaires.

 

Au contraire, celui qui est profondément convaincu et dans la pratique clairement déterminé à construire la révolution socialiste, en mobilisant et en organisant les masses populaires dans le Nouveau Pouvoir, et à briser la cohésion politique de la classe dominante (à rendre impossible pour elle sa "cohésion d’une famille avec des bagarres à l'intérieur mais finalement unie contre les masses populaires"), celui-là utilise également les campagnes électorales et l'irruption dans la lutte politique bourgeoise. Même ici, nous, les communistes, nous sommes et nous devons être au premier rang.

Dans cette phase, chaque campagne électorale lancée par la bourgeoisie, crée pour nous, les communistes, un contexte favorable  pour rassembler autour de l'objectif de faire de l'Italie un nouveau pays socialiste, une plus large partie des masses populaires. Cette partie-ci devient alors la partie la plus active et la plus avancée du mouvement qui se bat pour que les organisations de travailleurs et les organisations populaires constituent leur propre gouvernement d'urgence, un gouvernement de Bloc Populaire, le seul qui puisse prendre systématiquement des mesures particulières et concrètes issues des six grandes mesures générales.

 

Tel doit être le contenu de notre campagne électorale.

 

Dans notre plan de travail, dans le plan de travail de chaque Comité du Parti (CdP),  la campagne électorale n'est pas une activité qui s'ajoute aux autres. C'est juste un autre outil, un autre contexte et une autre opportunité de propager le même objectif (faire de l'Italie un nouveau pays socialiste), de multiplier les organisations de travailleurs et les organisations populaires, de les mobiliser pour former un gouvernement de Bloc populaire.  Parce que cet objectif est une étape nécessaire, indispensable pour résoudre la crise générale, promouvoir la renaissance du mouvement communiste, construire le Nouveau Pouvoir et progresser vers l'instauration du socialisme.

 

Les Comités du Parti doivent prendre immédiatement des mesures pour diriger avec la ligne de masse :

1. Les organisations qui opèrent sur le second front de notre Plan Général de Travail afin que leur action visant à construire des listes de Bloc Populaire (LBP) soit plus avancée, efficiente et efficace dans toute la mesure permise par chaque situation concrète. À cette fin, chaque CdP doit notamment étudier attentivement les Thèses du deuxième Congrès du Parti des CARC : elles indiquent le chemin à suivre par toutes les organisations engagées dans la lutte sur le second front de notre Plan Général de Travail et dans la lutte pour l'établissement d'un gouvernement de Bloc Populaire ;

2. Les organisations de masse qui sont déjà intervenues ou qui, autrement, peuvent être impliquées dans la construction des LBP : les comités, les associations, les organisations progressistes, les collectifs et organisations communistes, les syndicats alternatifs, la gauche des syndicats du regime, des personnalités et des groupes de la base rouge, des éléments de la gauche bourgeoise. La dérive idéologique, la débandade, le politicianisme de dirigeants de la gauche bourgeoise combinés à la gravité de la crise (signifiée par la réduction des emplois) et notre propagande, conduiront probablement une partie de la base rouge à être plus disposée à utiliser la campagne électorale pour promouvoir la relance du mouvement communiste, et à ne pas être freinée par le chantage du vote "utile" pour élire les représentants de la gauche bourgeoise dans les conseils régionaux, provinciaux et municipaux. La même chose se produira probablement pour un certain nombre de travailleurs et d'éléments avancés de la gauche des syndicats du régime.

Pour diriger ces organisations dans la bonne direction avec la ligne de masse, existent plusieurs moyens :

1. l’activité des membres du Parti qui y travaillent et qui par leurs actions doivent guider, soutenir et mobiliser la gauche pour gagner le centre et isoler la droite ;

2. des communiqués, des tracts, des affiches, des graffitis et des bannières des CdP qui s'adressent à la gauche à l'intérieur de ces milieux, illustrant la nécessité d'une LBP pour alimenter l'accumulation de forces et avancer dans la Guerre populaire révolutionnaire de longue durée et la construction du Nouveau Pouvoir ;

3. des actions qui sapent le légalisme chez les éléments avancés et en particulier chez les ouvriers avancés dans la zone où nous intervenons et à travers eux dans le reste des masses populaires. La lutte contre le légalisme (avec des actions telles que les processus de rupture,  l'organisation des rondes populaires anti-fascistes et anti-racistes, la destruction des repaires des escadrons qui portent l'infection fasciste et raciste dans les quartiers populaires, l'organisation de barrages routiers et d’occupations d’usines et d’autres entreprises, l'organisation de la distribution des biens invendus dans les supermarchés et dans les magasins, l'organisation de raids dans les assemblées élues, la promotion du site "La chasse au flic", et l'appel lancé par les CdP de prendre des photos des flics et des fascistes, la destruction des caméras de vidéosurveillance avec les communiqués des CdP revendiquant l'action, etc.) "déplace à gauche" l'axe au sein des masses populaires, élève leur conscience et leur combativité et crée un terrain fertile pour qu’elles s’organisent, même dans le domaine électoral.

À leur tour les CdP intermédiaires, en sus de faire ce que nous venons d'énoncer, doivent :

1. promouvoir la synergie entre les quatre fronts de notre Plan Général de Travail en vue d'encourager la construction des LBP ;

2. promouvoir la combinaison entre le travail des nos concentration des forces et le travail à large échelle, orientant le travail des organisations de masse publiques, et notamment des organisations du second front afin qu'elles développent aussi le travail à large échelle pour la construction des LBP dans les zones où aucun CdP de base n'est encore présent.

 

A travers l'ensemble de ces travaux, les Comités du Parti orientent et renforcent la construction de la LBP et, en même temps, créent des conditions pour le recrutement de nouveaux membres au sein du Parti. Le critère qui doit guider chaque CdP dans l'accomplissement de ce travail se présente comme suit : chaque campagne électorale doit conduire à une augmentation de son prestige auprès des masses populaires, à l'élévation de la conscience et des aspirations des organisations de masse publiques, a l'augmentation  des sympathisants et des collaborateurs du CdP, au renforcement numérique du Parti. Nous ne pouvons plus tolérer des campagnes électorales qui se concluent sans un seul recrutement par les CdP !

Lors de la campagne électorale, nous devons gagner de nouvelles positions :  de nouvelles sympathies, de nouvelles relations, de nouveaux collaborateurs. Mais il est encore plus important que nous apprenions à utiliser les positions que nous gagnons, que nous consolidions en relations stables et en organisations les relations nouées dans la campagne électorale. De cette façon nous utilisons les élections pour établir et renforcer le Nouveau Pouvoir populaire par opposition à la puissance de la bourgeoisie et du Vatican.

Dans les dernières campagnes électorales auxquelles nous avons participé au printemps dernier (6 juin 2009) les Listes communistes et les listes de Bloc Populaire ont obtenu une grande quantité de votes. Il suffit de rappeler les 2.400 votes aux élections provinciales de Naples, les 650 votes aux élections provinciales de Latina. Nos lecteurs connaissent les résultats obtenus dans chaque municipalité où se sont présentées des Listes Communistes ou des listes du Bloc Populaire. Pour celui qui est foncièrement électoraliste, ces résultats sont ridiculement petits, insignifiants, ils constituent une dispersion des voix par rapport aux "listes sérieuses" de la gauche bourgeoise ou du Parti Démocratique. Est foncièrement électoraliste celui qui fondamentalement croit que les élections peuvent changer la situation politique, en modifiant la composition des assemblées élues du système, en augmentant le nombre de membres élus d'un parti au détriment du nombre de ceux d'une autre. Certes, à cette aune, nos résultats ne sont rien. Ils n'ont en rien affecté la composition des nouveaux conseils provinciaux ou municipaux.

Mais nous ne sommes ni beaucoup, ni peu électoralistes. Toute l'histoire de la lutte des classes dans la société bourgeoise nous a appris que les élections ont d'incidence sur la situation politique, sur l'équilibre de force entre les classes dirigeantes et les classes opprimées seulement dans la mesure où elles accroissent la mobilisation, la conscience et l'organisation des classes opprimés et accroissent la désintégration et les conflits dans les classes dirigeantes. Les 2.400 votes exprimés à la Liste Communiste aux élections provinciales de Naples et les 650 votes aux élections provinciales de Latina ne sont encore rien, si nous ne les avons transformés au moins dans une certaine mesure en nouvelles relations stables, en nouvelles organisations, en nouveau rapport d'organisation qui exprime et consolide une nouvelle conscience et une plus grande mobilisation, qui établit et renforce le Nouveau Pouvoir. Mais par rapport aux forces avec lesquelles nous avons mené les campagnes électorales, ces votes sont une immense avalanche si nous les avons transformés en nouveau champ de travail de l'organisation. Ils sont une avalanche si immense que même là où nous avons travaillé le mieux, avec l'adresse la plus avancée et avec les meilleurs plans de travail, nous avons réussi à en faire rentrer sur notre terrain de travail seulement une petite partie. Nous n'avons consolidé qu'une petite fraction des positions acquises. Dans le cadre de la nouvelle campagne électorale, chaque CdP doit faire un bilan du nombre de positions acquises lors de l'élection précédente qu’il a réussi à consolider : même ainsi, il prépare la nouvelle campagne selon la Nouvelle Méthode de Travail, comme une campagne de la Guerre populaire révolutionnaire que le Parti mène pour faire de l'Italie un nouveau pays socialiste.

Voilà pourquoi nous devons participer aux campagnes électorales du printemps prochain avec ardeur, en s'appuyant sur l'expérience que le Parti a accumulé dans ce domaine.

 

Nous devons donner un nouveau coup aux tendances abstentionnistes dans nos rangs et autour de nous, un coup à toute forme de sectarisme.

 

Seulement ceux qui n'ont pas confiance dans leur conception n'osent pas passer des accords avec ceux qui ne sont pas d'accord à 100% avec eux. Il y a des camarades qui restent isolés, qui n'osent pas se réunir et se combiner avec d'autres parce que si ils acceptent de s'unir, ils se conçoivent eux-mêmes comme l'aile gauche d'un mouvement mené par d'autres, où d'autres ont l’hégémonie. Ils ont peur de servir de couverture à une cause étrangère. Ils ne parviennent pas à se concevoir eux-mêmes (et en général à concevoir la gauche) comme direction, comme la force hégémonique du mouvement. La droite a peur de la contagion que nous portons au milieu de ses disciples, de notre hégémonie : elle ne veut pas se joindre à nous, former avec nous des LBP, elle essaie de nous tenir à l'écart et loin. Certains de nos camarades, peut-être sans même s'en rendre compte, se pensant ainsi très "à gauche", favorisent la droite.

Pourquoi font-il cela? Peut-être par timidité et modestie personnelle ? Souvent, pas. Souvent, ils se comportent de façon aussi contradictoire, parce qu'en fait ils n'ont pas encore cette compréhension plus avancée des conditions, des formes et des résultats de la lutte des classes qui donne aux communistes la direction  du mouvement, l'hégémonie dans le mouvement des masses et leur rend possible de le pousser en avant. Mais une telle compréhension plus avancée, notre parti l'a : elle est illustrée dans le Manifeste Programme du Parti, dans les Communiqués de la Commission Provisoire du Comité Central et dans La Voce. Pour chaque CdP et pour chaque camarade il s'agit donc seulement d'apprendre à "traduire le général dans le particulier et dans le concret".

D'autres camarades sont au fond toujours entravés par la conviction que les communistes et les travailleurs avancés impliqués dans la politique bourgeoise, tôt ou tard se laisseront corrompre. Ils sont en fait imprégnés de la conception religieuse du péché originel, selon laquelle l'homme est enclin au mal, le mal est plus attrayant que le bien, l'arriéré l'emporte sur l'avancé. En bref, une conception pessimiste de la nature humaine et de l'histoire. Évidemment, avec une telle conception les communistes ne font pas de campagnes électorales et en général ne font aucune incursion réussie dans la lutte politique bourgeoise. Impossible pour eux d'avoir une tactique souple. Avec une telle conception on vit dans la peur. Mais cette conception est une conception de classes opprimées, que les classes dirigeantes ont convaincu de se résigner à se sacrifier pour le bien de la classe dirigeante et de s'abstenir du positif. C'est une conception démentie par l'histoire de l'humanité qui est une histoire de progrès, une histoire dans laquelle l'avancé prévaut sur l'arriéré, "les pommes saines guérissent ou supplantent les pommes pourries", parce que les hommes ne sont pas des pommes !

 

Chaque CdP doit commencer tout de suite le travail pour mobiliser les organisations de travailleurs et les organisations populaires à constituer entre elles et avec de nouveaux organismes qui se forment pour participer aux élections, qui surgissent sur le prétexte des prochaines élections, des listes de Bloc Populaire. Et nous nous rendrons compte que c'est le même travail que nous menons déjà dans la campagne pour l'emploi, dans la défense des droits et des conditions de vie et de travail, dans les luttes pour les conventions collectives nationales de travail, dans les efforts pour enrayer la dégradation matérielle, intellectuelle et morale des quartiers populaires, dans les initiatives contre les escadrons racistes et fascistes, dans les luttes et les protestations contre la pollution et le pillage de l'environnement. Seulement, ce travail maintenant est perçu et traité dans tous les domaines d'un autre point de vue, d'un point de vue supérieur. Un point de vue plus unificateur des organismes et des objectives de la lutte, car il porte toutes les revendications et tous les objectifs à un niveau supérieur et commun, au niveau de la lutte pour le pouvoir, de la création du Nouveau Pouvoir populaire dans le pays, par opposition à la puissance de la bourgeoisie et du Vatican, par opposition à la puissance des Organisations Criminelles, des impérialistes US, des groupes sionistes, des monopoles et des patrons.

 

Nous devons également élever la façon dont les Comités du Parti interviennent dans les élections elles-mêmes, au delà de la phase de construction des listes.

 

La Commission Provisoire à chaque élection a déjà produit un ou plusieurs communiqués d'orientation avec consignes de vote. Jusqu'à présent, aucun CdP n'a jamais produit (et même la CP n'a jamais donné l'indication de produire) un ou plusieurs communiqués, avec consignes de vote.

En produire renforcera notre action. Que ce soit là où ont été formées des Listes Communistes ou des listes de Bloc Populaire, que les CdP appuieront avec énergie, ou bien là où ne s'en sont pas formées. Dans ce cas, le CdP doit donner dans chaque lieu des orientations claires afin de voter pour une liste ou un candidat parmi ceux qui sont en lice, et à juste titre, en expliquant clairement et ouvertement pourquoi et en incitant les organisations publiques à participer activement à la campagne électorale, avec nos mots d'ordre, avec notre propagande en faveur du gouvernement de Bloc Populaire et de l'instauration du socialisme, manœuvrant habilement entre les contradictions.

Imaginez ce que serait le communiqué d'un CdP, avec l'indication de voter pour un candidat du PRC, du PdCI, de l'Italie des Valeurs ou même du Parti Démocratique ! Ce serait une faille pour s'engouffrer dans les contradictions internes de ces partis, du camp bourgeois, et, à un autre niveau, dans l'orientation des masses.

Si tel ou tel candidat refuse publiquement notre soutien, ils se démasquera devant la base rouge qui le soutient et il nous permettra de nous unir encore plus à elle. Si au contraire il ne dit rien et accepte tranquillement notre soutien, cela nous permettra de nous lier à la base rouge qui le soutient et lui aussi contribuera, malgré lui, à contrer les tentatives de la bourgeoisie impérialiste de limiter l'activité politique des communistes et de criminaliser et diaboliser le parti clandestin ! Dans les deux cas, la consigne de vote renforcera nos activités de semailles et de récolte. Mais ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres d'opérations tactiques sur le terrain des élections et il se veut être une invitation aux CdP à aiguiser l'ingéniosité et la créativité dans l'application du principe de la "stratégie ferme et la flexibilité tactique" dans ce domaine !

Si elles ont lieu, les élections de Mars seront une étape importante sur la voie de la création des trois conditions pour l'établissement d'un gouvernement d'urgence formé par les organisations de travailleurs et les organisations populaires. Si la crise politique se précipite avant, la préparation des élections aura très bien servi à donner à la crise politique le débouché le plus favorable aux masses populaires.

 

Claudio G.

 

 

 

 

 

Quali sono le condizioni preliminari che dobbiamo creare perché si costituisca un governo di Blocco Popolare?

 

Le principali sono tre.

1. Propagandare l’obiettivo del governo di Blocco Popolare e spiegare in cosa consiste e i suoi compiti, fino a che la sua costituzione diventi la sintesi consapevole delle aspirazioni delle organizzazioni operaie e delle organizzazioni popolari e lo strumento per realizzarle.

2. Promuovere in ogni modo a ogni livello la moltiplicazione e il rafforzamento (politico e organizzativo) di organizzazioni operaie e di organizzazioni popolari.

3. Promuovere in ogni modo e ad ogni livello il coordinamento delle organizzazioni operaie e delle organizzazioni popolari: per questa via esse costituiranno il nuovo governo, che sembrerà ad esse, alle masse popolari e perfino a una parte della borghesia l’unica via percorribile, l’unica via di salvezza, un passaggio inevitabile nell’emergenza della crisi (passaggio verso l’instaurazione del socialismo, secondo noi comunisti; misura straordinaria e provvisoria verso il ristabilimento delle condizioni di un “sano capitalismo”, secondo la borghesia di sinistra).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Solo un governo di emergenza costituito dalle Organizzazioni Operaie e dalle Organizzazioni Popolari può prendere sistematicamente i provvedimenti particolari e concreti necessari per far fronte alla crisi del sistema capitalista.

Questi provvedimenti si riassumono nelle seguenti sei misure:

1.      assegnare a ogni azienda compiti produttivi (di beni o servizi) utili e adatti alla sua natura, secondo un piano nazionale (nessuna azienda deve essere chiusa);

2.      distribuire i prodotti alle famiglie e agli individui, alle aziende e ad usi collettivi secondo piani e criteri chiari, universalmente noti e democraticamente decisi;

3.      assegnare ad ogni individuo un lavoro socialmente utile e garantirgli, in cambio della sua scrupolosa esecuzione, le condizioni necessarie per una vita dignitosa e per partecipare alla gestione della società (nessun lavoratore deve essere licenziato);

4.    eliminare attività e produzioni inutili e dannose per l’uomo o per l’ambiente, assegnando alle aziende altri compiti;

5.      avviare la riorganizzazione delle altre relazioni sociali in conformità alla nuova base produttiva;

6.      stabilire relazioni di collaborazione o di scambio con gli altri paesi disposti a stabilirle con noi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le troisième pilier du régime de contre-révolution préventive

Créer des canaux de participation des masses  populaires à la politique de la bourgeoisie dans une position subalterne, dans le sillage de ses partis et de ses dirigeants. La participation des masses dans la lutte politique de la bourgeoisie est un ingrédient nécessaire de la contre-révolution préventive. La division des pouvoirs, les assemblées représentatives, les élections et la lutte politique entre les différents partis (le multipartisme) sont des aspects essentiels du régime de contre-révolution préventive. La bourgeoisie doit faire percevoir aux masses populaires son Etat comme le leur alors que, en réalité, c'est celui de la bourgeoisie impérialiste. Tous ceux qui veulent participer à la vie politique, doivent pouvoir y prendre part.

La bourgeoisie, toutefois, pose, et doit poser, la condition tacite que ils restent dans le jeu et les règles de la classe dirigeante et ne vont pas au-delà de son ordre social. En dépit de cette condition tacite, la bourgeoisie est cependant désormais contrainte de partager son activité politique plus nettement en deux champs. L'un public, auquel les masses sont admises (le "théâtre de la politique bourgeoise"). Un autre secret, réservé aux initiés. Respecter cette division devient une condition sine qua non de tout homme politique «responsable». Chaque règle tacite cependant, est de toute évidence un point faible du nouveau mécanisme de pouvoir.

 (D'après le Manifeste Programme du (n)PCI, pp. 51 et 52)