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Discours aux travailleurs avancés

 

(Extrait de Resistenza, Avril 2001

feuille mensuelle des CARC

via Tanaro 7, 20128 Milano - Italia - tel. 02 26 30 64 54 

adresse e.mail: carcmi@micronet.it

page web: www.carc.it)

 

Camarades travailleurs !

Cinq ans de centre-gauche ont démontré que les travailleurs salariés, les travailleurs autonomes et les femmes au foyer, les retraités et les jeunes des masses populaires ne peuvent pas s'attendre quelque chose de bien du centre-gauche. Il a suivi la directive du vieux Agnelli et il a réalisé le programme de la droite. Il s'est distingué seulement, par quelques contorsions et beaucoup d'hypocrisie, en entraînant et en prostituant ce qui reste des anciennes organisations des travailleurs. Berlusconi et la droite, s'ils gagnent, vont réaliser le même programme, seulement avec un peu plus d'arrogance peut-être. Quant au Parti de la Rifondazione Comunista, il s'agit d'un parti oscillant et même divisé en son intérieur entre rester à l'opposition pour stimuler le gouvernement des capitalistes et l'appuyer de l'intérieur pour le conditionner. Sa politique n'est pas l'accumulation et la formation des forces révolutionnaires pour abattre le capitalisme. C'est pour cela que même son slogan "conditionner le capitalisme" n'obtient pas de résultats, qu'il soit au gouvernement ou dans l'opposition. Les travailleurs peuvent conditionner le capitalisme seulement s'ils sont décidés à l'éliminer et à instaurer le socialisme.

Quel que soit le pôle qui gagne les élections, la bourgeoisie impérialiste prépare encore davantage de précarité, des contrats à temps déterminé, des salaires plus comprimés, une plus grande humiliation pour les travailleurs salariés, une vie plus difficile pour les retraités, des retraites gérées par des spéculateurs boursiers, l'élimination d'autres travailleurs autonomes, un plus grand désespoir, une plus grande agressivité et plus de masochisme (suicides, drogues, etc.).

La bourgeoisie impérialiste intensifie donc son saccage au détriment des masses populaires et la barbarie capitaliste se répand à nouveau aussi dans les endroits de la vie sociale et individuelle d'où le mouvement communiste l'avait en partie extirpée ou affaiblie. En face de ce massacre, vous essayez de mobiliser et de réunir les camarades de travail pour se défendre. Mais aujourd'hui les difficultés et les entraves que vous rencontrez sont plus importantes que les succès que vous pouvez obtenir. Les raisons ? Il faut les chercher ni dans l'ignorance ou le retard des camarades ni dans la force et l'astuce des capitalistes et de leurs agents. Les difficultés et les entraves rencontrées sont la conséquence de votre façon d'affronter votre tâche : une façon en ordre dispersé, en improvisant et sans stratégie. Vous n'avez pas un lien national et international de parti qui réunit les instruments intellectuels et matériels de chacun de vous et ceux du mouvement communiste international et qui les rende à chacun de vous pour qu'il puisse agir avec plus d'efficacité et constance. Votre bonne volonté et vos efforts généreux s'écrasent contre ce manque.

Le parti communiste, pour vous, ce n'est pas une option.

Si vous voulez mobiliser et réunir les camarades de travail, vous ne pouvez pas vous passer de créer vous mêmes un parti. Le capitaliste est fort parce qu'il est le patron du capital. Du capital, ils prennent leur puissance sociale et peuvent maîtriser le mouvement économique, politique et culturel de la société. Vous, vous ne possédez pas de capitaux. Votre force sociale principale, c'est votre organisation dans le parti communiste. Sans un vrai parti communiste, votre action sociale devient sporadique et peu efficace, vous ne pouvez pas obtenir beaucoup de résultats et surtout pas des résultats importants. C'est facile de se décourager et la bourgeoisie ne perd pas une occasion pour vous montrer, même en les grossissant, vos difficultés, vos insuccès, le retard des camarades, l'inutilité de vos efforts, sa force. Les porte-parole de la bourgeoisie, les curés et les hommes politiques arrivent quelquefois à dénoncer eux-mêmes les conditions inhumaines où vivent (et meurent) des millions de travailleurs et leurs familles, mais leur dénonciation est imprégnée de défaitisme, de racisme et de mépris pour les travailleurs et pour les masses populaires, qu'ils indiquent comme responsables de leur triste sort. La seule voie de sortie que curés et politiques bourgeois présentent, c'est la bonne volonté des patrons, qui tôt ou tard avec quelques subventions gouvernementales pourraient sortir du travail au noir, qui grâce à des bonnes lois pourraient arrêter d'exploiter d'une façon sauvage des hommes et des femmes et de détruire l'environnement où nous vivons. Mais en réalité la bourgeoisie continue l'exploitation la plus sauvage, accroît la précarité, répand partout la prostitution et le trafic d'hommes, de femmes et d'enfants, tous les jours elle ne manque pas de proclamer que les personnes âgées sont un poids et un coût insupportables et elle condamne les jeunes au chômage, augmente la répression, la criminalité et la guerre.

Reconstruire le parti communiste, c'est la condition indispensable et préliminaire pour opposer une résistance plus efficace au nouveau gouvernement et aussi pour rendre réaliste la perspective d'une société où toute l'activité individuelle et sociale ait comme règle le bien-être commun et où le bien-être de chaque individu soit la condition du bien-être social : le communisme. Le Front Populaire pour la reconstruction du parti communiste (FP-rpc) vous appelle à vous réunir et à vous organiser pour reconstruire le parti communiste. Seulement ainsi vous allez acquérir la force nécessaire pour prendre la direction des camarades de travail, pour les mobiliser et les réunir dans la défense de leurs propres intérêts immédiats et dans la lutte pour le communisme.