Contribution à la campagne électorale de la Gauche Antilibérale

lunedì 12 marzo 2007.
 

Délégation de la CP du CC du (nouveau)Parti communiste italien

BP 3 4, rue Lénine 93451 L’Ile St Denis

Courriel : delegazionecpnpci@yahoo.it

 

Contribution à la campagne électorale de la Gauche Antilibérale

Aux camarades et aux amis solidaires

 

Qui veut faire face à la campagne électorale de manière efficace, doit partir de la réalité. La réalité est que la France, elle aussi, est plongée dans une crise politique, culturelle, économique et écologique très profonde. C’est une crise qui sévit aussi dans les autres pays, à chaque coin de la planète. Cette crise perdure depuis des décennies et il n’y a pas encore de solution en vue.

Les acquis sociaux que les masses populaires avaient arrachés à la bourgeoisie avec la lutte contre le nazi fascisme et le régime de Vichy et avec les grandes luttes de l’après-guerre, sont au fur et à mesure éliminés ou réduits à une escroquerie. Un fléau sans alternatives semble sévir depuis des années sur les travailleurs et les masses populaires françaises de souche et immigrées. Une vague de mesures répressives déferle sur ce pays et frappe tous ceux qui mobilisent les masses contre la crise sociale et écologique. La collaboration des Autorités Françaises avec les Autorités Italiennes contre le (nouveau)Parti communiste italien en fait partie.

Cette crise touche profondément les masses populaires. En France aussi, la bourgeoisie impérialiste a tué dans les masses populaires la confiance qu’une fois bien organisées, elles pourraient changer le monde, le gouverner et le façonner conformément à leurs besoins et intérêts, afin que tout le monde ait une vie digne. Il semble que notre sort dépende irrémédiablement d’on ne sait quelle puissance impersonnelle et insaisissable. Il semble que les masses populaires soient condamnées à subir une vie absurde et que la terre soit condamnée à la destruction. Les masses populaires se sont éloignées et s’éloignent de plus en plus de la lutte politique parce que la bourgeoisie impérialiste l’a transformée en un marché, en une campagne publicitaire, en une mise en scène qui cache les vrais enjeux politiques. Elle a enlevé aux masses populaires tout pouvoir vis-à-vis d’elles mêmes et de la destinée de la planète. Le pays légal est de plus en plus caché et secret, loin du pays réel.

Encore pire. À force de répandre des mensonges, de déformer la réalité, de mener des campagnes d’intoxication et de diversion, la bourgeoisie impérialiste a tué dans les masses populaires la confiance dans leur capacité de connaître la vérité.

Aujourd’hui, dans les masses populaires, les parents sont convaincus que leurs enfants auront un avenir pire que celui que eux ont vécu. Les jeunes ne voient pas quel sera leur avenir, ils ne voient que du noir. La dépression, la culture du virtuel et l’évasion de la réalité sévissent.

Pour développer une oeuvre historique efficace et digne d’être entreprise, nous devons donner une voix à ceux qui en ont été dépouillés par la bourgeoisie et à ceux qui ne l’ont jamais eue. Nous devons dire la vérité, dire qui sont les responsables de tel désastre social, intellectuel, moral, économique et écologique.

Les masses populaires sont capables de connaître la vérité, elles peuvent transformer le monde et le gouverner et rendre leur vie digne d’être vécue. Elles peuvent en finir avec les suicides et la dépression. Elles peuvent en finir avec la marginalisation et la misère. Elles peuvent faire tout ça, même si ce n’est pas facile. Pourquoi n’est ce pas facile?

Parce que ceux qui dominent le pays et qui disposent de nos ressources matérielles, intellectuelles et morales et dans une certaine mesure aussi de nous-mêmes, ne sont intéressés qu’à garder et à alimenter ce désastre. Parce que ce désastre constitue leur nature, leurs privilèges, leur civilisation, leur monde. Ils ne conçoivent même pas qu’il soit possible de construire un autre monde, nouveau et supérieur. Voilà pourquoi cette situation absurde dont tous les travailleurs et les masses populaires souffrent et se plaignent, est née, se prolonge et semble sans solution. Voilà pourquoi, chaque jour, grandit le contraste entre les
forces productives qui existent en ce pays, les meilleures aspirations et les meilleurs sentiments des masses populaires d’une part et de l’autre, le cours réel que nous sommes contraints de suivre.

Qui est intéressé à renverser ce cours? Les masses populaires, mais en particulier, parmi elles, les travailleurs et tous ceux qui subissent le conséquences les plus lourdes au niveau économique, moral et intellectuel, de la domination de la bourgeoisie impérialiste.

C’est auprès de ceux-ci qu’il faut dénoncer les vrais responsables et les vraies causes de l’ordre qui nous opprime. Ce sont eux qu’il faut appeler à se mobiliser, à s’organiser, à se donner les moyens pour imposer leur politique. Nous ne devons pas avoir peur du désordre. Au contraire, nous devons semer le désordre. L’ordre qui aujourd’hui règne, que Le Pen et Sarkozy veulent renforcer, que Ségolène et Bayrou veulent rationaliser, que d’autres candidats proposent de rafistoler, c’est l’ordre qui nous étouffe, c’est l’ordre de la supercherie et de la mort. Voilà pourquoi ils sont nombreux à surgir contre cet ordre, bien sûr de la manière qu’ils connaissent. Ils le violent de mille manières, bonnes et mauvaises. Quand un ordre social est injuste, le désordre est le premier pas pour instaurer un ordre social juste (Romain Rolland). Aujourd’hui beaucoup de choses sont illégales bien qu’elles soient légitimes, c’est à dire conformes aux intérêts des masses populaires: l’action populaire directe, la satisfaction des besoins élémentaires de toute la population, squatter, protester, etc. Au contraire, beaucoup de choses sont légales bien qu’illégitimes: le chômage, les licenciements, les délocalisations, la marginalisation, l’instruction payante, l’assistance médicale payante, la suppression des services publics, la privatisation, la production pour le profit, etc.

Quel que soit le nombre de voix qu’ils recueilleront au premier tour, une candidature et un mouvement qui assument un devoir de ce type, ont certainement un avenir. Ils proposent la solution nécessaire de la crise qui implique tout le monde et à laquelle personne n’arrive, autrement, à échapper. Ils déplacent tout de suite à gauche l’axe politique de l’opinion de toutes les masses populaires: de celles qui votent, de celles qui se sont éloignées des élections, de celles qui n’y ont jamais participé. Ils profitent à la gauche et ils grandiront grâce à tous les discours et les campagnes de toute la gauche, y compris les promesses fausses des escrocs.

Depuis des années, Le Pen a été le maître idéologique dans ce pays. Parce qu’il a été le porte-parole le plus clair, bien que truculent, des aspirations et des intérêts de tous les profiteurs et les partisans de l’ordre actuel. Toutes les forces politiques se sont déplacées vers lui (immigration, politique sécuritaire, etc.). Même celles qui proclamaient, sincèrement dans certains cas, de s’opposer à ses discours et à ses extrémismes. Cela n’est-il pas vrai?

Il faut au contraire être la voix et devenir pôle d’organisation et de récolte de tous ceux qui veulent renverser, détruire l’ordre actuel et instaurer un ordre social juste, solidaire et écologique. De ceux qui ne veulent pas que les entreprises existent pour produire des profits. De ceux qui veulent que les entreprises ne produisent plus de profits, mais des biens et des services pour satisfaire les besoins et les aspirations de la population. Que ce soient les entreprises au service des travailleurs et de la nature et non plus les travailleurs et la nature au service des profits des entreprises. Un ordre dans lequel la vie digne de toute la population et de chacun soit l’objectif et la mesure de l’action de chaque personne, la raison d’être de chaque organisme. Un ordre dans lequel on réalise les principes du Préambule de le Constitution de 1946, que la bourgeoisie n’a pas osé effacer de la Constitution de 1958 mais qu’elle a continuellement éludés et ignorés. Il faut inverser la direction de marche de notre société. Il faut troubler l’ordre actuel pour instaurer un ordre social juste.

Voilà une campagne électorale qui ne divise pas les masses populaires, mais elle les unit, parce qu’elle les sépare des partisans du désastre social et écologique actuel ; elle isole les partisans de ces désastres et elle les montre comme ennemis et cible des masses populaires. Il est impossible d’unir les masses populaires, sans les dresser contre leurs ennemis et sans isoler leurs ennemis.

Voilà la base d’une vraie campagne innovante et populaire.

12.03.07