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Quel parti communiste ?

Un parti qui soit à la hauteur de la tâche que la progression de la seconde crise générale du capitalisme et que la situation révolutionnaire en développement lui posent et qui tienne pleinement compte de l'expérience de la première vague de la révolution prolétarienne.

(Extrait de La Voce n. 1, mars 1999, pp. 23-52)

 

Sur la forme de la révolution prolétarienne

 

Sur la nature du nouveau parti communiste.

 

NOTES


 

NOTES

 

10. Sur la forme de la révolution socialiste, voir aussi pp. 14-15 et pp. 38-44 de CARC, F. Engels/10, 100, 1000 CARC per la ricostruzione del partito comunista (F. Engels/10, 100, 1000 CARC pour la reconstruction du parti communiste), 1995, Editions Rapporti Sociali. 

11. Sur ces sujets voir F. Engels, L'évolution du socialisme de l'utopie à la science, 1882.

12. Lénine, Friedrich Engels, 1895, dans œuvres complètes, vol. 2. 

13. K. Marx, Les luttes de classe en France de 1848 à 1850, 1850, dans œuvres, vol. 10. 

14. K. Marx, La guerre civile en France, 1871 et F. Engels, Introduction, 1891. 

15. F. Engels, Introduction à “K. Marx, Les luttes de classe en France de 1848 à 1850”, 1895, dans Oeuvres, vol. 10. 

16. Les révisionnistes du début du siècle XXe (E. Bernstein & C) et les révisionnistes modernes (Khrouchtchev, Togliatti, etc.) plusieurs fois ont cherché de “tirer de leur côté” l'Introduction du 1895 d'Engels. “Accumulation graduelle des forces révolutionnaires au sein de la société bourgeoise ? Certainement ! Voilà nos groupes parlementaires de plus en plus nombreux, habiles, influents et écoutés par le gouvernement, nos voix en croissance d'élection en élection, nos syndicats où millions de travailleurs sont inscrits et que ministres et industriels écoutent et interpellent avec respect, nos coopératives florissantes, nos bonnes maisons d'édition, nos journaux et périodiques à grand tirage, nos manifestations de tout genre toujours bondées, nos associations culturelles qui recueillent la fine fleur de l'intelligence du pays, notre vaste réseau de contacts et de présences aux places qui comptent, nos partisans en toutes les catégories. Voilà l'accumulation des forces révolutionnaires qui nous rend capables de gouverner !”. C'est une grande violence faire dire ces choses à Engels qui, sans avoir vu tout ce qui s'est passé au siècle XXe, il avait mis en garde de ne se faire point d'illusions, il avait averti que la progression électorale du parti social-démocrate allemand était le signe du progrès du socialisme dans la classe ouvrière allemande et de sa croissante hégémonie sur les masses populaires, mais elle n'aurait pas continué à l'infini, il avait averti que la bourgeoisie aurait “renversé même sa légalité” quand celle-ci l'aurait mise en difficulté. Mais le problème principal n'est pas “ce qu'Engels a vraiment dit”. Le problème principal est que les faits, la réalité, les événements plusieurs fois ont montré que ces forces accumulées dont les révisionnistes parlent se sont dissoutes comme neige au soleil en chaque collision aiguë et crise aiguë de la société qui ont mis à l'ordre du jour la conquête du pouvoir, chaque fois qu'elles étaient dirigées par les révisionnistes et c'étaient les seules ou le principales “forces révolutionnaires” que la classe ouvrière avait accumulées (voir l'Italie de 1919-1920, l'Indonésie de 1966, le Chili de 1973). Elles ont pu servir au but seulement quand elles étaient les ramifications légales, le bras légal d'un parti et d'une classe ouvrière qui accumulait les vraies et décisives forces révolutionnaires autrement (voir la Russie de 1917). 

17. Ce n'est pas un cas que souvent on voit des pacifistes déclarés devenir au cours des événements des partisans de la guerre. Retentissant le cas de G. Sofri qui devint partisan de l'intervention militaire des impérialistes USA et européens dans les Balkans. Les choses procèdent malgré les volontés des pacifistes et deviennent telles qu'ils se rangent contre les causes (l'impérialisme) qui déterminent le cours des choses ou ils se rangent avec une des parties en guerre, en justifiant d'une façon ou d'une autre le dégonflement de leur pacifisme. Leur pacifisme ne peut pas transformer le cours des choses mais c'est le cours des choses qui transforme leur pacifisme. Le pacifisme n'est pas une “troisième voie”. Chez certains c'est un stade transitoire vers l'alignement dans la guerre, pour autres c'est une politique pour empêcher que les masses populaires prennent les armes contre la bourgeoisie impérialiste : ils prêchent le désarmement et la paix aux masses qui n'ont pas d'armes de façon à laisser libre le champ d'action à la bourgeoisie impérialiste qui est armée jusqu'aux dents et n'arrête pas de s'armer. Représentant typique de cette deuxième espèce de “pacifisme” c'est le Pape Woityla. 

18. Exemplaire à cet égard fut la Seconde guerre mondiale. Elle fut en même temps une guerre entre groupes impérialistes et une guerre entre classe ouvrière et bourgeoisie impérialiste. La contradiction entre les deux aspects a caractérisé la nature, le cours et le résultat de la Seconde guerre mondiale. Parmi ceux qui ne comprennent pas cette contradiction ou qui par opportunité politique ils la nient, certains accentuent unilatéralement un aspect (guerre interimpérialiste), d'autres l'autre (guerre de classe). Les uns et les autres montrent de méconnaître les faits et ils s'enfoncent dans un enchevêtrement de contradictions logiques d'où ils n'arrivent plus à s'en sortir.  

Sur cette contradiction, qui caractérise la Seconde guerre mondiale, voir l'article de M. Martinengo Il movimento politico degli anni trenta in Europa (Le mouvement politique des années 30 en Europe), dans Rapporti Sociali n. 21, 1999. 

19. Lénine, Rapport sur la révolution de 1905, 22.1.1917, dans Œuvres, vol. 23. 

20. A remarquer que les mêmes dirigeants étaient par contre sûrement expérimentés et capables de préparer un plan pour une grève générale, pour la fondation d'une coopérative, pour organiser une maison d'édition, pour mener une campagne électorale, etc. Enfin pour tous ces domaines où s'était développée jusqu'à ce moment-là l'activité du mouvement socialiste et syndical italien et celle d'une grande partie des partis de la Seconde Internationale. 

21. Voir à cet égard : les deux lettres (10 janvier et 2 avril 1924) de A. Gramsci à Z. Zini publiées dans Rinascita n. 17, 25 avril 1964 ; le chapitre 6 de la Storia del Partito comunista italiano (Histoire du Parti communiste italien) de P. Spriano vol. 1 ; les chapitres 14 et 15 de R. Del Carria, Proletari senza rivoluzione (Prolétaires sans révolution). 

22. De la Préface de J. Duclos de 1972 à G. Dimitrov, Œuvres Choisies, Editions Sociales, pp. XXI/XXII. 

Sur la forme de la révolution socialiste, le Centre de l'Internationale Communiste n'eut pas une position définie. Pour une certaine période, il attendit que dans quelques pays de l'Europe de l'Ouest (en particulier l'Italie et l'Allemagne) la classe ouvrière réussît à prendre le pouvoir avec des partis communistes improvisés ou avec des partis comme le PSI qui avaient adhéré à l'Internationale communiste seulement d'une façon formelle. Dans un deuxième temps, il tâcha de promouvoir des mouvements insurrectionnels, régulièrement échoués : une expression de cette tendance est la publication A. Neuberg, L'insurrection armée. Dans un troisième temps (1935 - VIIe Congrès) il lança la ligne des Fronts populaires antifascistes dont chaque parti donna des interprétations très différentes. 

La conception de la révolution socialiste comme insurrection (comme conquête du pouvoir dans une action de brève durée - chose différente est l'insurrection comme opération tactique dans le cadre d'une guerre, comme les insurrections du printemps de 1945 en Italie), renferme le parti communiste dans une condition où la conquête du pouvoir de la part de la classe ouvrière devient impossible, sauf cas exceptionnels. En effet dans la période précédant l'insurrection le parti et les forces révolutionnaires accomplissent grandes expériences, mais dans des domaines qui n'ont rien à faire directement avec la conquête du pouvoir. Elles sortent des activités légales, qui ont justement peu à voir directement avec la conquête du pouvoir et avec l'instauration d'un Etat, seulement en cas circonscrits et occasionnels, poussées par l'émotion, dans les tumultes ou dans les affrontements de rue, avec des actions autonomes d'individus ou de petits groupes, poussées par les provocations des forces de la répression, comme résultat de l'indignation. Il ne s'agit jamais d'actions coordonnées et en combinaison avec une guerre, dont le parti tient les fils et qu'il dirige, d'opérations tactiques d'un plan de guerre préparé par le parti dans lesquelles nos forces ont l'initiative et dont elles recueillent avec soin les résultats et les enseignements. Ce parti et les forces révolutionnaires réunies autour de lui, qui n'ont aucune expérience de guerre et qui n'ont pas été formées par aucune expérience pratique aux arts de l'attaque, de la guerre, de l'organisation et de la direction des hommes dans des actions militaires, devraient s'improviser comme forces capables d'une action rapide et énergique dont le résultat se décide en peu de jours, voire en peu d'heures comme une insurrection ! 

23. PCE(r), La guerra di Spagna, il PCE e l'Internazionale Comunista (La guerre d'Espagne, le PCE et l'Internationale Communiste), 1993-1995, Editions Rapporti Sociali. 

24. Mao Tse-tung, Sulla guerra di lunga durata (Sur la guerre de longue durée), 1938, dans Opere di Mao Tse-tung, Editions Rapporti Sociali, vol. 6.  

25. Sur la nature du régime DC, nous renvoyons à Il fiasco del 27 marzo 94 (L'échec du 27 mars 94) dans Rapporti Sociali, n. 16, hiver 1994-1995. 

26. La linea generale del partito (La ligne générale du parti), dans F. Engels/10, 100, 1000 CARC per la ricostruzione del partito comunista, 1995, Editions Rapporti Sociali. 

27. De Lo Statuto dei CARC (Le Statut des CARC), 1997, Editions Rapporti Sociali, p. 9. 

28. Les formules expriment l'idée, mais l'idée n'est en aucune formule entièrement. Si nous rendons la formule autonome de l'idée, nous faisons ce que font les juristes bourgeois à l'égard des formules des Constitutions, des Codes, etc., avec le résultat que chaque juriste et chaque organisme fait dire des choses différentes à la même formule. Si on fait passer les publications des CARC, on trouve tour à tour des formules un peu différentes de la ligne générale du parti communiste, utilisées pour exprimer la même idée. De cette façon, on tâche d'exprimer progressivement mieux l'idée, de tenir compte mieux dans la formule d'un aspect de l'idée qui est devenu dans la pratique importante, on fait attention à élaborer chaque fois une formule compréhensive de plusieurs aspects, plus exacte, plus exhaustive.  

29. Parmi les FSRS italiennes, certaines soutiennent que le nouveau parti communiste doit depuis son début avoir parmi ses membres des groupes d'ouvriers nombreux et représentatifs des plus importants centres productifs du pays.  

Si ces camarades pensent que le nouveau parti communiste doit naître de la confluence et du mandat de différentes organisations ouvrières actuelles (comme “parapet politique” de COBAS, SLAI-COBAS, etc.), comme au début du siècle XXe le parti travailliste anglais naît par mandat et comme “bras politique” des Trade Unions et comme dans le dernier quart du siècle XIXe certains partis socialistes, y compris le PSI, naquirent des sociétés ouvrières de secours mutuel et d'autres organismes de défense de la classe ouvrière, eux, “ils veulent reporter en arrière le cours de l'histoire.”  

S'ils veulent par contre qu'on forme des groupes nombreux et représentatifs d'ouvriers communistes avant que le parti communiste se constitue, c'est une prétention arbitraire, semblable à celle des camarades qui veulent un parti qui déjà à la naissance soit reconnu par les masses comme leur direction. Cette prétention est en contraste soit avec l'expérience du mouvement communiste international soit avec le concret développement du mouvement communiste dans notre pays. C'est une prétention arbitraire qui renvoie à un temps indéterminé la constitution du parti communiste qui aujourd'hui est nécessaire et possible.  

Nous par contre partageons complètement la thèse que la formation de groupes nombreux et représentatifs d'ouvriers communistes transformera le nouveau parti communiste et le portera à un niveau pour la réalisation duquel ont contribué nos modestes débuts actuels. 

30. A cet égard v. Rapporti Sociali n. 4, 1989, pp. 26-31. 

31. K.Marx-F.Engels, L'idéologie allemande, 1845-1846, dans Œuvres, vol. 5. 

32. Cette idée est bien illustrée dans Staline, Principes du léninisme, 1924. 

33. Voir à ce propos le Programma de L'Ordine Nuovo e della sezione socialista torinese (Programme de "L'Ordine Nuovo" et de la section socialiste turinoise), avril 1920.

34. Ça suffit qu'un parti communiste soit clandestin pour pouvoir remplir sa tâche ? Evidemment non. Le facteur principal du succès d'un parti communiste est sa ligne politique. Si la ligne politique s'est fausse, la structure clandestine ne sauvera pas le parti de la défaite. Cependant la structure clandestine rendra moins difficile pour le parti de tirer une bonne leçon en cas de défaite et pouvoir ainsi corriger la ligne. Le succès en définitive du parti communiste dépend de son lien avec les masses : une ligne juste développe le lien avec les masses, une ligne erronée réduit le lien avec les masses, l'entrave. Si un parti communiste clandestin suit une ligne erronée, à la longue il ne réussira pas à se conserver non plus comme parti clandestin et il sera battu sur ce terrain aussi, parce que la clandestinité du parti communiste n'est pas le résultat de l'application d'une technique, mais elle peut être conservée seulement grâce à son lien avec les masses, au soutien que le parti reçoit des masses. 

35. Nous parlons du Parti communiste chinois jusqu'à 1927. 

36. Sur ce sujet voir CARC, F. Engels/10, 100, 1000 CARC per la ricostruzione del partito comunista, 1995, Editions Rapporti Sociali et Pippo Assan, Cristoforo Colombo, Edizioni della vite, 1988 Florence. 

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